Bah je me pose clairement la question de la balance bénéfice risque d’un tel reportage .. clairement la paroxetine me semble être un mauvais choix, en particulier chez les jeunes, pour autant j’ai peur que le grand public fasse l’amalgame avec tous les IRS+\- NA . De plus, la probabilité d’une bipolarité dans le cadre d’une dépression chez un jeune vient foutre le bordel dans l’interprétation des données concernant les suicides par « levee d’inhibition »… et enfin il me paraît illusoire de proposer des psychothérapies sans rien d’autre dans le cadre de dépression sévères (pas assez de psy formés TCC ou TIP, troubles cognitifs rendant la thérapie difficile, problème de coût…).. bref, mon avis au doigt mouillé c’est que ce reportage va faire plus de mal que de bien
Ma conclusion en vous écoutant (à nouveau) c'est que le problème, c'est pas la molécule, mais l'utilisation qui en a été faite.
Dites-moi si j'ai bien compris:
- Les psychiatres ont à leur disposition des molécules produites par les laboratoires pharmaceutiques. Leur utilisation fait l'objet recommandations par la HAS et l'ANSM, et même d'une forme d'encadrement via les AMMs Que chaque psychiatre peut prendre la responsabilité de suivre ou ne pas suivre pour traiter au mieux le patient unique qu'il a en face de lui. Il peut faire ce choix éclairé grâce à une somme massive de connaissance acquises et en permanence actualisées, par la lecture de journaux spécialisés et la discussion active avec des collègues partageant les mêmes motivations - et bien sûr aussi grâce à son expérience acquise dans l'exercice de la profession.
- Les propriétés de la molécule en question ici, la Paroxetine, les bénéfices et les effets adverses couramment, ou plus rarement, observés - parmi lesquels le virage maniaque et les pulsions suicidaires - sont bien connus de tous les psychiatres, nous dites-vous.
- Une conclusion relevant du bon sens est donc que la première préoccupation d'un psychiatre lorsqu'il donne ce type de molécule - et même avant de guetter les effets escomptés - doit être de surveiller avec une grande attention et par un suivi rapproché que ce type d'effet adverse n'est pas en train d'émerger. Idéalement, le prescripteur aura prévenu le patient et son entourage de la survenance, parfois, d'effets" inattendus". Ca vaut pour les psychiatres, mais ça vaut aussi pour les médecins généralistes, qui sont sans doute les plus gros prescripteurs d'anti-dépresseur en terme de volume.
....J'ai pas tout à fait l'impression que ce soit comme ça que ça se passe ? ......
Et le corollaire : peux-t-on continuer à délivrer en France ces médicaments tant qu'il n'en sera pas ainsi ?
Je vais dire quelque chose de très nouveau : il apparaitrait qu'il existe des tabous en psychiatrie, qui vont à l'encontre de l'intérêt des patients!
L'un de ces tabous est que les IRS chez de nombreux patients non seulement ne résolvent pas les problèmes mais les aggravent. Vous passez d'une anxiété généralisée où vous descendez en pleine nuit dans la rue pour chercher de l'aide, à la seule solution immédiate : sauter par la fenêtre. Et si vous en parler au psychiatre la réponse est : ce que vous me dites est impossible. Et là, si en fait vous aviez renoncer à sauter une première fois par la fenêtre, vous sauter vraiment. Sans parler, effectivement, des virages maniaques comme malheureusement de façon évidente pour l'un de ces deux jeunes.
Quand est-ce que les psychiatres comprendront que ces médicaments au bout de leur stylo sont tout autant des poisons qu'ils peuvent, parfois, éventuellement, être des délivrances ?
Quand est-ce que les médecins français feront face à leur responsabilités, celles du serment d'Hyppocrate et du "primum non nocere" ? Leur promesse de se former, et d'agir avant tout dans l'intérêt du patient ? Et pour tous ceux qui ont fait du mal sans respecter leurs engagements, qui font semblant de ne pas comprendre, qui pensent juste avoir fait leur boulot comme "on le leur demande"....que la justice les mettent face à leur responsabilités.
Merci pour cet avis éclairé (comme toujours 😉)
Bah je me pose clairement la question de la balance bénéfice risque d’un tel reportage .. clairement la paroxetine me semble être un mauvais choix, en particulier chez les jeunes, pour autant j’ai peur que le grand public fasse l’amalgame avec tous les IRS+\- NA . De plus, la probabilité d’une bipolarité dans le cadre d’une dépression chez un jeune vient foutre le bordel dans l’interprétation des données concernant les suicides par « levee d’inhibition »… et enfin il me paraît illusoire de proposer des psychothérapies sans rien d’autre dans le cadre de dépression sévères (pas assez de psy formés TCC ou TIP, troubles cognitifs rendant la thérapie difficile, problème de coût…).. bref, mon avis au doigt mouillé c’est que ce reportage va faire plus de mal que de bien
Ma conclusion en vous écoutant (à nouveau) c'est que le problème, c'est pas la molécule, mais l'utilisation qui en a été faite.
Dites-moi si j'ai bien compris:
- Les psychiatres ont à leur disposition des molécules produites par les laboratoires pharmaceutiques. Leur utilisation fait l'objet recommandations par la HAS et l'ANSM, et même d'une forme d'encadrement via les AMMs Que chaque psychiatre peut prendre la responsabilité de suivre ou ne pas suivre pour traiter au mieux le patient unique qu'il a en face de lui. Il peut faire ce choix éclairé grâce à une somme massive de connaissance acquises et en permanence actualisées, par la lecture de journaux spécialisés et la discussion active avec des collègues partageant les mêmes motivations - et bien sûr aussi grâce à son expérience acquise dans l'exercice de la profession.
- Les propriétés de la molécule en question ici, la Paroxetine, les bénéfices et les effets adverses couramment, ou plus rarement, observés - parmi lesquels le virage maniaque et les pulsions suicidaires - sont bien connus de tous les psychiatres, nous dites-vous.
- Une conclusion relevant du bon sens est donc que la première préoccupation d'un psychiatre lorsqu'il donne ce type de molécule - et même avant de guetter les effets escomptés - doit être de surveiller avec une grande attention et par un suivi rapproché que ce type d'effet adverse n'est pas en train d'émerger. Idéalement, le prescripteur aura prévenu le patient et son entourage de la survenance, parfois, d'effets" inattendus". Ca vaut pour les psychiatres, mais ça vaut aussi pour les médecins généralistes, qui sont sans doute les plus gros prescripteurs d'anti-dépresseur en terme de volume.
....J'ai pas tout à fait l'impression que ce soit comme ça que ça se passe ? ......
Et le corollaire : peux-t-on continuer à délivrer en France ces médicaments tant qu'il n'en sera pas ainsi ?
Je vais dire quelque chose de très nouveau : il apparaitrait qu'il existe des tabous en psychiatrie, qui vont à l'encontre de l'intérêt des patients!
L'un de ces tabous est que les IRS chez de nombreux patients non seulement ne résolvent pas les problèmes mais les aggravent. Vous passez d'une anxiété généralisée où vous descendez en pleine nuit dans la rue pour chercher de l'aide, à la seule solution immédiate : sauter par la fenêtre. Et si vous en parler au psychiatre la réponse est : ce que vous me dites est impossible. Et là, si en fait vous aviez renoncer à sauter une première fois par la fenêtre, vous sauter vraiment. Sans parler, effectivement, des virages maniaques comme malheureusement de façon évidente pour l'un de ces deux jeunes.
Quand est-ce que les psychiatres comprendront que ces médicaments au bout de leur stylo sont tout autant des poisons qu'ils peuvent, parfois, éventuellement, être des délivrances ?
Quand est-ce que les médecins français feront face à leur responsabilités, celles du serment d'Hyppocrate et du "primum non nocere" ? Leur promesse de se former, et d'agir avant tout dans l'intérêt du patient ? Et pour tous ceux qui ont fait du mal sans respecter leurs engagements, qui font semblant de ne pas comprendre, qui pensent juste avoir fait leur boulot comme "on le leur demande"....que la justice les mettent face à leur responsabilités.