C’est une question que je me demande souvent.
Par exemple, quand je reçois cette réponse de la part d’un confrère médecin sur un post où je témoigne d’un patient non verbal, atteint d’autisme qui a perdu 10 kilos avec de la metformine:
Je ne peux pas m’empêcher de me dire que le confrère me prend pour un imbécile. S’il avait pris la peine de regarder ne serait-ce que sur google, il serait tombé sur une palanquée d’études en quelques secondes. Ou, faute de mieux, de poser la question à n’importe quelle intelligence artificielle. Il ne l’a pas fait, donc peut-être qu’il considère que je suis idiot au point de ne pas faire ce faible effort ? Allez savoir.
J’ai un autre exemple.
Je suis tombé ce matin sur des recommandations de l’AFBPN (L’Association Française de Psychiatrie Biologique et de Neuropsychopharmacologie) sur la dépression résistante de 2017.
Des recommandations écrites de façon conjointe entre les experts de l’AFBPN, et de la fondation FondaMental, publiées dans l’Encéphale, le “meilleur” journal Français en psychiatrie.
Il y a pas mal d’auteurs, et on n’en attend pas moins.
Il y a pas mal de conflits d’intérêts aussi, et on n’est pas plus surpris.
Plus précisément, il y a 29 auteurs.
Sur les 29 auteurs, 15 d’entre eux déclarent des conflits d’intérêts. Ca fait plus de la moitié, honnêtement c’est déjà mal barré.
Mais au milieu de la liste, je remarque une petite singularité:
• M. Leboyer déclare ne pas avoir de liens d’intérêts
Il faut savoir que M. Leboyer dirige l’association FondaMental depuis 2007, dont voici les conflits d’intérêts:
Il y a tous les laboratoires habituels, Janssen qui fabrique la risperidone et la eskétamine dans la dépression résistante (avec des résultats très discutables, j’en ai parlé hier), Otsuka qui fabrique l’antidépresseur Brintellix et l’aripiprazole mais il y a même des banques.
Oui, des banques. Et des cliniques privées. Une véritable orgie.
Et donc, je me repose la question:
Est-ce qu’on a l’air stupide ?
On peut être directeur d’une entreprise comme FondaMental, avec des liens d’intérêts obscènes, mais déclarer dans un article sur la dépression résistante n’avoir aucun conflit d’intérêt ? Juste pour enfoncer le clou, la personne qui siège à la tête du conseil d’administration de la fondation s’agit de David de Rothschild, PDG de la banque d’affaires du même nom
Bref.
Je précise bien qu’on est en 2017. Les conflits d’intérêt sont considérés comme étant absents (quand ils le sont) 5 ans avant la rédaction du papier.
J’ai regardé d’autres auteurs au hasard.
Sur quoi je tombe ? Rien avant 2018. Puis 3 pages de liens d’intérêt sur le site transparence.gouv.fr. Avec quels laboratoires ? Bah devine. Janssen et Otsuka.
J’essaie une autre autrice. Même chose, peu après 2017, plus de 15 pages de conflit d’intérêt.
Il s’est passé quelque chose d’incroyable, après avoir fait des recommandations, certains auteurs ont commencé à recevoir de l’argent des laboratoires en question.
A ce stade, ces gens se moquent de nous.
Toujours est-il que ça en dit long sur la qualité de l’équipe éditoriale de l’Encéphale, qui n’a pas pris non plus la peine de vérifier les conflits d’intérêts de tous les auteurs. On a du mal à croire qu’ils aient raté les liens d’intérêts de M. Leboyer.
Ca en dit tout aussi long sur l’AFBPN, pour les mêmes raisons.
Encore une fois, ces recommandations datent de 2017. Elles ont été mises à jour en 2024 par des auteurs différents, pour lesquels je n’ai pas pris la peine d’aller vérifier les conflits d’intérêt. Ces recommandations ont été discutées lors du congrès de l'encéphale de la même année.Voyons voir.. Ah yes, grosse surprise, la eskétamine est le seul traitement mentionné dans l’abstract.
Ca ne rate jamais.
Dans le même coup, ça en dit de même long sur la qualité de l’Encéphale en tant que congrès.
C’est encore une fois un bon exemple de la corruption de la science, avec la méthode classiques des recommandations rédigées par les auteurs experts payés (au moins en partie) par les laboratoires scientifiques.
Ca n’est pas qu’illégal, c’est également répugnant.
La metformine a changé ma vie. Bipolaire, ma dépression et mon traitement m'ont fait fait prendre 17 kg. Sans metformine, j'en avais perdu 4 en 1 an mais au prix de trop gros efforts et de pensées. La metformine m'a déjà permis de perdre 4 kg en 4 mois. Plus de fringale, plus de faim qui tenaille. C'est une véritable délivrance. Ces médecins qui parlent et prescrivent sans savoir ne savent pas le mal qu'ils font. Comme si c'était facile quand on est déprimé de trouver la force et l'énergie de perdre du poids! Comme si ce n'était pas stigmatisant, surtout quand on est une femme. On ne part pas à égalité avec les gens qui vont bien et sans traitement et c'est ce que permet ce médicament, de réduire l'écart.
La pedopsychiatre de mon fils lui a prescrit du Metformine alors qu'il n'est pas diabétique mais parce qu'il a prit bcp de poids. Tous les autres pro ne comprennent pas cette prescription sans diabète.
Ps: je comprends cette sensation d'être prit pour un débile, tout le monde pense savoir tout sur rien.