D´autres métiers vivent le même conflit éthique psychique. Je suis en plein dedans dans un autre domaine après 20 ans d´exercice. Mon avis c'est que malgré tout on fait une différence pour l'autre en face qu'on reçoit. Mais est ce qu´on veut continuer à se sacrifier pour ça? Est ce que ça en vaut encore la peine? Une partie de moi reste dans mon job parce que je me dis qu´il faut rester à l'intérieur du système pour le changer et rester quelqu´un qui n´obéit pas aveuglement aux ordres stupides. C'est une forme de résistance contre le système. La fourmi sur le terrain à un certain pouvoir pour contrecarrer. Mais oui, à quel prix? Chacun fixe ses limites. Ce qui est triste c'est le monde médiocre et low cost qu'on est devenu, tant par l´individu peu investi que par le système destructeur. Il y a co responsabilité.
Merci pour ce partage Michael, encore une fois c’est un constat qui m’évoque un nombre trop grand de situations dans 3 domaines dans lesquels j’interviens professionnellement : l’Education Nationale (en ruine dans certains quartiers difficiles), dans la Justice en protection de l’enfance qui est le seul domaine pour lequel je peux témoigner et la Santé …
Et comme tu l’exprimes clairement, dans ces situations les décisions politiques conduisent à une telles violence institutionnelle que les professionnels soit, vont voir ailleurs s’ils s’y retrouvent soit, tiennent du mieux qu’ils peuvent mais on ne sait jamais jusqu’à quand … Et honnêtement il y a des jours où on pleure un peu à quelques uns pour se serrer les coudes et tenir le jour d’après …
L'essentiel est là : garder une motivation particulière au soin parceque vous êtes patient. Pour moi c'est pareil : j'aide les ados élèves comme j'aurais voulu que l'on m'aide à l'époque. Cela fait de nous des "résistants". Chaque résistant comme nous fait un travail de fourmi, et les fourmis ensemble font de grandes choses.
Je pense que le problème est multi factoriel as usual: le système et les individus …J’ose dire moi qui suis un peu vieille que la génération d’ internes que je côtoie aujourd’hui et je regarde aussi mes enfants n’ont pas le même rapport au travail que les anciens, c’est un fait sans jugement. Il est vrai que l’hôpital c’est une pratique particulière, avec la lourdeur de sa permanence de soins, les interactions pluri professionnelles , qu’il faut combiner avec sa liberté médicale et son éthique et une rémunération pas à la hauteur ..
Mais rester au cœur du système qui s’effondre, c’est se dire qu’on aura essayer ? Aucun jugement sur ceux qui fuient quand c’est une question de survie
la psychiatrie traverse une crise tout comme les urgences etc. etc.
Et puis il y a les praticiens brillants qui se rendent compte que le métier n’est pas fait pour eux, dans les conditions actuelles mais aussi dans la gestion quotidienne et répétée de la souffrance psychique.. Qui sont à la recherche d’une pratique idéale …
C’est pourtant le plus beau métier du monde … une belle désescalade en équipe qui évite un iso .. et un ajustement de traitement qui éliminent les effets indésirables .. quel kiff ! C’est pas brillant, ça fera pas de publication ni un poste de PU mais
Comme dit un de les collègues qui m’inspire beaucoup … il est plus difficile d’être moyen tout le temps que brillant une fois par an !
D´autres métiers vivent le même conflit éthique psychique. Je suis en plein dedans dans un autre domaine après 20 ans d´exercice. Mon avis c'est que malgré tout on fait une différence pour l'autre en face qu'on reçoit. Mais est ce qu´on veut continuer à se sacrifier pour ça? Est ce que ça en vaut encore la peine? Une partie de moi reste dans mon job parce que je me dis qu´il faut rester à l'intérieur du système pour le changer et rester quelqu´un qui n´obéit pas aveuglement aux ordres stupides. C'est une forme de résistance contre le système. La fourmi sur le terrain à un certain pouvoir pour contrecarrer. Mais oui, à quel prix? Chacun fixe ses limites. Ce qui est triste c'est le monde médiocre et low cost qu'on est devenu, tant par l´individu peu investi que par le système destructeur. Il y a co responsabilité.
Pensez d' abord a votre santé mentale ! Bp de bons médecins font des burn out et en viennent jusqu' au suicide...
Moi ça va merci 😁
Merci de continuer ! Et merci pour toutes vos remises en question, elles nous font avancer et réfléchir dans le bon sens
Merci pour ce partage Michael, encore une fois c’est un constat qui m’évoque un nombre trop grand de situations dans 3 domaines dans lesquels j’interviens professionnellement : l’Education Nationale (en ruine dans certains quartiers difficiles), dans la Justice en protection de l’enfance qui est le seul domaine pour lequel je peux témoigner et la Santé …
Et comme tu l’exprimes clairement, dans ces situations les décisions politiques conduisent à une telles violence institutionnelle que les professionnels soit, vont voir ailleurs s’ils s’y retrouvent soit, tiennent du mieux qu’ils peuvent mais on ne sait jamais jusqu’à quand … Et honnêtement il y a des jours où on pleure un peu à quelques uns pour se serrer les coudes et tenir le jour d’après …
Je partage… moi aussi je quitte l’hôpital … pour un cabinet libéral (soins et expertises de tous types)
J'espère pour les patients qu'il en restera tout de même, de ces bons médecins hospitaliers...
j'imagine que oui, assez je ne sais pas !
C'est exactement la même dans l'éduc Nat '
L'essentiel est là : garder une motivation particulière au soin parceque vous êtes patient. Pour moi c'est pareil : j'aide les ados élèves comme j'aurais voulu que l'on m'aide à l'époque. Cela fait de nous des "résistants". Chaque résistant comme nous fait un travail de fourmi, et les fourmis ensemble font de grandes choses.
Je pense que le problème est multi factoriel as usual: le système et les individus …J’ose dire moi qui suis un peu vieille que la génération d’ internes que je côtoie aujourd’hui et je regarde aussi mes enfants n’ont pas le même rapport au travail que les anciens, c’est un fait sans jugement. Il est vrai que l’hôpital c’est une pratique particulière, avec la lourdeur de sa permanence de soins, les interactions pluri professionnelles , qu’il faut combiner avec sa liberté médicale et son éthique et une rémunération pas à la hauteur ..
Mais rester au cœur du système qui s’effondre, c’est se dire qu’on aura essayer ? Aucun jugement sur ceux qui fuient quand c’est une question de survie
la psychiatrie traverse une crise tout comme les urgences etc. etc.
Et puis il y a les praticiens brillants qui se rendent compte que le métier n’est pas fait pour eux, dans les conditions actuelles mais aussi dans la gestion quotidienne et répétée de la souffrance psychique.. Qui sont à la recherche d’une pratique idéale …
C’est pourtant le plus beau métier du monde … une belle désescalade en équipe qui évite un iso .. et un ajustement de traitement qui éliminent les effets indésirables .. quel kiff ! C’est pas brillant, ça fera pas de publication ni un poste de PU mais
Comme dit un de les collègues qui m’inspire beaucoup … il est plus difficile d’être moyen tout le temps que brillant une fois par an !
Bonnes vacances Michael et toute ta famille !
Pen