"le TDA (trouble du déficit de l’attention), que je ne considère pas comme un diagnostic valide, ni chez les adultes ni chez les enfants.
Je suis d’accord avec ça, et pourtant je prends du méthylphénidate pour un “TDAH”."
Suite à cet extrait ci dessus du Carlat Podcast, si le TDA n'est pas un diagnostic valide , pouvez nous dire quelles sont pour vous les indications pour prescrire du méthylphénidate? et pourquoi par exemple à titre personnel en prenez vous ?
Une personne cyclothymique peut présenter un TOC durant un état dépressif et ne plus présenter ce même trouble une fois la dépression passée.
Parfois l’évolution du TOC est pseudo-périodique dans le sens où il existe un événement récurrent qui déclenche le TOC.
Concernant les intrications entre TOC et hyperthymie, cette dernière contrecarre le TOC mais pas les phobies avec comportement d’évitement qui sont fréquemment associées au tempérament hyperthymique.
Très intéressant, et super instructif merci ! Ça permet d'y voir vraiment plus clair.
Je suis très étonnée de voir apparaître ici le procès des philosophies postmodernes et "du relativisme". Et je me demande quel est l'historique de ces procès ou faux-débats en psychologie et psychiatrie, moi qui les pensais cantonnées aux sciences-wars (il n'existe pas vraiment de philosophies postmodernes à proprement parler, c'est un label fourre-tout, généralement mobilisés par les mouvances scientistes ou rationalistes).
L'argumentaire méthodologique ici est très rigoureux (trianguler entre symptômes, historique des troubles, marqueurs biologiques). Ne pas confondre tableau clinique de symptômes et maladie avérée. Hiérarchiser les diagnostics pour les rendre veritablement différentiels. Éviter les ontologies floues. C'est véritablement passionnant.
Par contre ce n'est pas la faute de la critique de la modernité. On retrouve les mêmes travers dans les sciences qui se veulent rationalistes.
C'est une question de robustesse ontologique (autrement dit, qu'est-ce qui fait qu'un construit est un bon construit - on parle de validité - et à quelle manifestation empiriques se rapporte t-il ?). Je le rejoins dans l'intérêt d'approcher ces construits par des triangulations multicritères, plutôt que de rester dans des appréciations floues et fluctuantes. Ce qu'il propose est robuste dans la mesure où il propose de croiser plainte, l'observation de symptômes (données instantanées subjectives, mais objectivables), marqueurs biologiques (autrement dit des données instantanées objectivables) avec une approche socio-historique (données processuelles subjectives avec éléments objectivables).
Encore une fois, pas besoin de convoquer la critique de modernité (fourre tout de la post-modernité) ou du relativisme. Il a très bien fait remarquer que l'influence des psychanalystes était grande dans la construction du DSM (une discipline née précisément de la modernité, et de la scientisation réifiante de tout ce qui passe, y compris des comportements humains). Je pense que le fait de comprendre comment le DSM a été construit, et de quel absence de consensus ontologique et méthodologique il résulte suffit amplement pour dénoncer son absence de robustesse. On a les mêmes débats dans les sciences de gestion, à part que nous, nous ne sommes pas supposés sauver des vies... (juste les aliéner).
Bref, restons cohérents dans la critique. Restons en à la question ontologique et méthodologique, et évitons de mélanger torchons et serviettes.
Ca fait en même temps beaucoup de bien, et beaucoup de mal - comment est-il possible que des gens pensent autrement aujourd'hui ?????
Je suis d'accord sur tout, sauf sur le PTSD : il y a une forte prédisposition génétique, même s'il résulte de l'intersection de cette prédisposition et d'un évènement traumatique.
Et merci , si j'ose dire, Dr Ghaemi pour l'anecdocte totalement glauque sur les troubles de personnalité : j'en était déjà à 18 ans d'errance médicale quand un psy a décidé de façon totalement fantaisiste que j'étais borderline, et qui plus est sans me le dire - rajoutant 12 autres années d'errance médicale avant ... Le lithium, qui me permet de vous écrire aujourd'hui.
Je ne connaissais pas cette anecdote sur les troubles de perso, la psycha et le DSM-III. C'est anecdotique par rapport à la richesse de ce qui est dit précédemment, mais je sens que je vais la retenir :)
"le TDA (trouble du déficit de l’attention), que je ne considère pas comme un diagnostic valide, ni chez les adultes ni chez les enfants.
Je suis d’accord avec ça, et pourtant je prends du méthylphénidate pour un “TDAH”."
Suite à cet extrait ci dessus du Carlat Podcast, si le TDA n'est pas un diagnostic valide , pouvez nous dire quelles sont pour vous les indications pour prescrire du méthylphénidate? et pourquoi par exemple à titre personnel en prenez vous ?
Une personne cyclothymique peut présenter un TOC durant un état dépressif et ne plus présenter ce même trouble une fois la dépression passée.
Parfois l’évolution du TOC est pseudo-périodique dans le sens où il existe un événement récurrent qui déclenche le TOC.
Concernant les intrications entre TOC et hyperthymie, cette dernière contrecarre le TOC mais pas les phobies avec comportement d’évitement qui sont fréquemment associées au tempérament hyperthymique.
Très intéressant, et super instructif merci ! Ça permet d'y voir vraiment plus clair.
Je suis très étonnée de voir apparaître ici le procès des philosophies postmodernes et "du relativisme". Et je me demande quel est l'historique de ces procès ou faux-débats en psychologie et psychiatrie, moi qui les pensais cantonnées aux sciences-wars (il n'existe pas vraiment de philosophies postmodernes à proprement parler, c'est un label fourre-tout, généralement mobilisés par les mouvances scientistes ou rationalistes).
L'argumentaire méthodologique ici est très rigoureux (trianguler entre symptômes, historique des troubles, marqueurs biologiques). Ne pas confondre tableau clinique de symptômes et maladie avérée. Hiérarchiser les diagnostics pour les rendre veritablement différentiels. Éviter les ontologies floues. C'est véritablement passionnant.
Par contre ce n'est pas la faute de la critique de la modernité. On retrouve les mêmes travers dans les sciences qui se veulent rationalistes.
C'est une question de robustesse ontologique (autrement dit, qu'est-ce qui fait qu'un construit est un bon construit - on parle de validité - et à quelle manifestation empiriques se rapporte t-il ?). Je le rejoins dans l'intérêt d'approcher ces construits par des triangulations multicritères, plutôt que de rester dans des appréciations floues et fluctuantes. Ce qu'il propose est robuste dans la mesure où il propose de croiser plainte, l'observation de symptômes (données instantanées subjectives, mais objectivables), marqueurs biologiques (autrement dit des données instantanées objectivables) avec une approche socio-historique (données processuelles subjectives avec éléments objectivables).
Encore une fois, pas besoin de convoquer la critique de modernité (fourre tout de la post-modernité) ou du relativisme. Il a très bien fait remarquer que l'influence des psychanalystes était grande dans la construction du DSM (une discipline née précisément de la modernité, et de la scientisation réifiante de tout ce qui passe, y compris des comportements humains). Je pense que le fait de comprendre comment le DSM a été construit, et de quel absence de consensus ontologique et méthodologique il résulte suffit amplement pour dénoncer son absence de robustesse. On a les mêmes débats dans les sciences de gestion, à part que nous, nous ne sommes pas supposés sauver des vies... (juste les aliéner).
Bref, restons cohérents dans la critique. Restons en à la question ontologique et méthodologique, et évitons de mélanger torchons et serviettes.
Merci pour cette traduction sur des points essentiels, à diffuser largement.
Ca fait en même temps beaucoup de bien, et beaucoup de mal - comment est-il possible que des gens pensent autrement aujourd'hui ?????
Je suis d'accord sur tout, sauf sur le PTSD : il y a une forte prédisposition génétique, même s'il résulte de l'intersection de cette prédisposition et d'un évènement traumatique.
Et merci , si j'ose dire, Dr Ghaemi pour l'anecdocte totalement glauque sur les troubles de personnalité : j'en était déjà à 18 ans d'errance médicale quand un psy a décidé de façon totalement fantaisiste que j'étais borderline, et qui plus est sans me le dire - rajoutant 12 autres années d'errance médicale avant ... Le lithium, qui me permet de vous écrire aujourd'hui.
NB : je suis PhD, Généticienne
Je crois que je commence à connaître par cœur le contenu de ses interviews, pour mon plus grand plaisir.
Merci pour la trad !
Merci pour le travail de traduction. Toujours très enrichissant de lire le professeur Ghaemi.
Très intéressant.
Je ne connaissais pas cette anecdote sur les troubles de perso, la psycha et le DSM-III. C'est anecdotique par rapport à la richesse de ce qui est dit précédemment, mais je sens que je vais la retenir :)